Gaza: 60 ans de développement détruits en 15 mois
Les 15 mois de guerre d’Israël contre Gaza ont effacé 60 ans de développement, estime le chef du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans un entretien à l'AFP.
Vue aérienne prise le 24 janvier 2025 sur la ville de Gaza / Photo: AA (AA)

“Probablement entre 65 et 70% des bâtiments de Gaza ont été entièrement détruits ou endommagés”, avance-t-il. Les dizaines de milliards de dollars nécessaires à la reconstruction seront difficiles à trouver, estime-t-il encore.

Le chef du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner, interrogé lors du Forum économique de Davos estime qu’il faut d’abord enlever, 42 millions de tonnes de gravats ce qui sera dangereux et complexe.

“ Nous parlons aussi d'une économie qui a été détruite, où nous estimons qu'environ 60 ans de développement ont été perdus dans ce conflit en 15 mois".

La bande de Gaza est habitée par deux millions de personnes, elles ont perdu non seulement leurs habitations mais surtout, souligne le fonctionnaire onusien, les infrastructures publiques, les systèmes de traitement des eaux usées, les systèmes d'approvisionnement en eau potable et la gestion publique des déchets ont été détruites en grande partie.

"Toutes ces infrastructures et services fondamentaux n'existent tout simplement pas", insiste-t-il mais tous ces chiffres impressionnants ne comprennent pas la dimension humaine et "le désespoir n'est pas quelque chose que l'on saisit dans les statistiques".

Des années et des années pour reconstruire

"Lorsque nous parlons de reconstruction, il ne s'agit pas ici d'un ou deux ans", souligne M. Steiner.

"Il s'agit d'années et d'années pour arriver même à un début de reconstruction, de l'infrastructure physique mais aussi de toute une économie", insiste le responsable.

À elle seule, la phase de la reconstruction physique coûterait "des dizaines de milliards de dollars", estime t-il, ajoutant que "nous sommes confrontés à une énorme difficulté pour mobiliser des fonds à cette échelle".

Achim Steiner ajoute également que le volume de gravats et de décombres à déblayer et recycler pose d'immenses défis. "Il ne s'agit pas d'une simple entreprise consistant à les charger et à les transporter quelque part. Ces décombres sont dangereux. Il y a souvent encore des corps qui n'ont peut-être pas été récupérés. Il y a des munitions non explosées, des mines", détaille-t-il.

Ces déchets peuvent être en partie retraités et recyclés mais cela prendra du temps et en attendant la reconstruction, il faut prévoir d'énormes quantités d'infrastructures temporaires pour loger ceux qui ont perdu leurs immeubles, ou pour scolariser les enfants, pour soigner puisque presque tous les hôpitaux sont en grande partie détruits.

"C'est une destruction physique extraordinaire qui s'est produite" à Gaza. Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier dernier. La guerre a fait 47 283 morts palestiniens à ce jour.

Agences