France: une opératrice du Samu condamnée à un an de prison
Une opératrice du Samu de Strasbourg qui s'était moqué, fin 2017, de Naomi Musenga, qui mourut quelques heures plus tard à l’hôpital, a été jugée ce jeudi et condamnée à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Strasbourg.
Les parents de Naomi Musenga, lors d'une marche silencieuse à Strasbourg après le décès de la jeune femme / Photo: AA (AA)

L'opératrice a été reconnue coupable de non assistance à personne en danger et le tribunal l' a condamnée à un an de prison avec sursis. L'ancienne employée du Samu a également présenté ses excuses à la famille de la personne décédée. L'accusée doit également verser 15.000 euros à la famille de Musenga au titre des frais d'avocats.

Le 29 décembre 2017, Naomi Musenga, jeune femme de 22 ans mourait dans un hôpital de Strasbourg. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales révèle qu’elle avait été prise en charge “avec un retard global de 2h20”.

Se plaignant d’importantes douleurs au ventre, la jeune femme avait pris contact avec les pompiers qui avaient transféré l’appel au SAMU. L’échange entre la malade et l’opératrice se faisait “sur un ton moqueur”, a relevé l’Igas.

“J’ai très mal au ventre”, “Je vais mourir…“, se plaignait Naomi qui peinait à s’exprimer. “Oui vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde“, répliquait l'opératrice, avant de raccrocher.

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Cette dernière avait omis de transmettre l’appel à un médecin, violant ainsi le protocole de prise en charge des appels.

L'opératrice, dame de 60 ans, avait été renvoyée du Samu, avant d'être mise en examen pour “non-assistance à personne en danger” et “homicide involontaire”. L’affaire a suscité un tollé en France.

L’avocat de l'accusée estime que sa cliente ne devrait pas être la seule à répondre de cette affaire, mettant en avant une “chaîne de responsabilité". Le rapport de L'inspection générale des affaires sociales a révélé de “graves dysfonctionnements” au sein du Samu 67. Une situation qui a entraîné la démission de son directeur.

Un an et demi après le décès de Naomi Musenga, en juillet 2019, a été créé, le diplôme d’assistant de régulation médicale (ARM). Il est désormais obligatoire pour travailler dans les centres de régulation des appels des services d’aide médicale urgente en France.


TRT Français et agences