Ces personnes, arrêtées mardi en Seine-Saint-Denis, en Seine-et-Marne et dans les Bouches-du-Rhône (sud-est), sont soupçonnées d’avoir extorqué des financements pour commettre des actes terroristes entre 2020 et 2024. Les enquêteurs les suspectent d’avoir collecté "kampanya", la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès de commerçants et de membres de la communauté kurde installés en France. L’un des prévenus a soutenu dans une audition que cette contribution était volontaire.
L’avocat Jean-Louis Malterre qui défend deux des mis en cause a dénoncé une opération concertée avec la Belgique, après les perquisitions effectuées lundi dernier dans des médias kurdes présents dans le royaume belge.
A lire aussi: La Turquie "neutralise" 5 terroristes du PKK dans le nord de l'Irak
Les studios des télévisions kurdes de Sterk TV et Medya News ont en effet été perquisitionnés lundi 22 avril à la demande d’un juge antiterroriste français.
D’après une source proche de l’enquête, les fonds récoltés auraient été destinés à la Belgique. Fin mars, à quelques jours des élections municipales en Turquie, des incidents violents ont eu lieu entre les communautés turques et kurdes à Limbourg et près de Liège. Des rixes avaient éclaté lors d’une manifestation des sympathisants du PKK, lundi 25 mars à Bruxelles. La police a dû faire usage de canons à eau pour disperser des manifestants.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et la Turquie. En avril 2023, onze membres du PKK ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à des peines de prison allant de trois ans avec sursis à cinq ans avec sursis pour financement du terrorisme. Mais le tribunal n’a prononcé aucune interdiction du territoire, la plupart des accusés ayant le statut de réfugié.
A lire aussi: France : Des membres du PKK condamnés à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison