Erdogan: La Turquie vise à hisser ses relations avec la Grèce à un niveau sans précédent
La Turquie et la Grèce ont récemment instauré un “climat de réconciliation”, a déclaré le président turc Erdogan dans une interview au journal grec Kathimerini à l'occasion de la visite du premier ministre grec, Mitsotakis, à Ankara.
Erdogan s'est dit satisfait de l'hospitalité d'Athènes et a déclaré que lorsqu'ils accueilleront le Premier ministre grec à Ankara, ils montreront l'un des plus beaux exemples de l'hospitalité turque. / Photo : Reuters Archive (Others)

La Turquie vise à renforcer son amitié avec la Grèce “en résolvant les problèmes et en élevant les relations bilatérales à un niveau sans précédent”, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Dans une interview accordée, ce dimanche, au journal grec Kathimerini, le président Erdogan a répondu à des questions sur les relations turco-grecques à l'approche de la visite prévue du premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, à Ankara le 13 mai, à l'invitation du président turc.

Déclarant que la Turquie et la Grèce ont récemment instauré un “climat de réconciliation”, Erdogan s'est dit satisfait de l'hospitalité à Athènes et a affirmé que lorsque les autorités turques accueilleront le Premier ministre grec à Ankara, elles présenteront l'un des plus beaux exemples de l'hospitalité turque.

"Le climat que j'ai mentionné a commencé à porter des fruits concrets. La Déclaration d'Athènes, les accords que nous avons signés, les protocoles ne sont que quelques-uns d'entre eux", a noté le président turc.

"Je peux dire que de bonnes relations ont été établies non seulement à notre niveau mais aussi au niveau des ministres et autres responsables. Donc, en conclusion, notre communication à plusieurs niveaux est satisfaisante et il est tout à fait possible de faire avancer les choses de manière positive", a-t-il poursuivi.

Soulignant que des mesures peuvent être prises si les différends sont résolus ouvertement par le dialogue, Erdogan a noté que la Turquie et la Grèce ont façonné leurs relations dans ce sens, ces derniers temps. Le président turc a, en outre, mis en avant la nécessité de prendre des mesures historiques sincères et axées sur des solutions.

"Tout comme nous luttons pour que la paix s'enracine à la fois dans notre région et dans différentes parties du monde d'une manière que le monde admire, nous ferons de notre mieux pour que la paix et la tranquillité prévalent éternellement des deux côtés de la mer Égée."

Partage équitable des ressources en hydrocarbures

Erdogan a également souligné que la Turquie a toujours plaidé en faveur d’un partage juste, équitable et inclusif des ressources en hydrocarbures.

“Tout le monde doit savoir que le succès d'une plateforme énergétique dans la région, notamment en Méditerranée orientale, sans la participation de la Turquie, est difficile. En convoquant la Conférence de la Méditerranée orientale, que nous préconisons depuis des années, il est possible de créer un terrain de solution selon une approche +gagnant-gagnant+”, a lancé le président turc.

Notant que les appels de la Turquie à cet égard sont restés sans réponse jusqu'à aujourd'hui, Erdogan a déclaré que “la proposition d'Ankara, qui a un potentiel important pour assurer un dialogue sain dans la région, devrait également être adoptée par d'autres acteurs”.

“Les mesures qui ne respectent pas les droits de la Turquie et de la République turque de Chypre du Nord ont malheureusement, jusqu'à présent, empoisonné l'atmosphère sur cette question. Si le terrain de dialogue souhaité est créé en abandonnant cela, nous sommes prêts à relever le défi pour une solution permanente”, a ajouté Erdogan.

Le président turc a également souligné que la Turquie et la Grèce sont deux pays touristiques importants.

"Grâce à la demande de visa à l'arrivée pour les îles grecques, nos citoyens ont bénéficié de possibilités de voyage faciles. En fait, tout cela devrait être dépassé et l'Union européenne devrait accorder la libéralisation des visas à la Turquie. Nous souhaitons faire des progrès à cet égard".

"Netanyahou rendrait Hitler jaloux"

Concernant la bande de Gaza, Erdogan a déclaré que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a atteint un niveau avec les méthodes génocidaires qu’il adopte qui rendrait même Hitler envieux.

“Est-il possible de considérer comme légitime ce qu'Israël fait à la population de Gaza depuis des mois –bombardant des hôpitaux, tuant des enfants, opprimant des civils et soumettant des innocents à la faim, à la soif et au manque de médicaments ? », a questionné Erdogan.

Le président a réitéré qu'Israël continue de violer de manière flagrante les résolutions des Nations unies, le droit international et les droits de l'Homme.

“Qu’a fait Hitler dans le passé ? Il a opprimé et tué des gens dans les camps de concentration. Gaza n’a-t-elle pas été transformée en prison à ciel ouvert non seulement après le 7 octobre, mais aussi pendant des années avant ? Les gens, là-bas, n'ont-ils pas été pratiquement condamnés à des ressources limitées pendant des années, semblables à un camp de concentration ? Quelle signature portent ces massacres systématiques les plus brutaux à Gaza après le 7 octobre ? Que peut-on dire d’Israël, qui enjoint les gens d’aller dans cette zone pour les bombarder par la suite ?”, s’est encore interrogé Erdogan.

Le président turc a déclaré que le Hamas et d’autres groupes de résistance en Palestine, que l’Occident tente de qualifier de terroristes, étaient essentiellement issus de la réaction à cette oppression.

"Le Hamas n'est rien d'autre que des gens qui protègent leurs maisons, leurs lieux de travail et les terres occupées par Israël en Palestine", a conclu Erdogan.

TRT Français et agences