Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait part “au nom de l'humanité” de la honte suscitée par l’accueil accordé par le Congrès américain au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, principal responsable des massacres à Gaza.
"C'est une défaillance majeure de la raison pour l'Amérique que de dérouler le tapis rouge à quelqu'un comme Netanyahu et ensuite d'applaudir ses mensonges", a déclaré Erdogan, samedi, lors d'une réunion avec des représentants d'ONG dans la région de la mer Noire.
Le président s'est dit préoccupé par le fait que “l'assassin de 40 000 innocents” ait été applaudi par une institution comme le Congrès américain, demandant : “Qui peut garantir que ceux qui ont dévasté Gaza aujourd'hui ne tourneront pas leurs yeux ignobles vers l'Anatolie demain ?”
Erdogan a également répondu aux appels de certains partis politiques exhortant le gouvernement à inviter Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, en Turquie et à l'accueillir au Parlement pour un discours, affirmant qu’une invitation a déjà été adressée à M. Abbas.
"M. Abbas doit d'abord nous présenter ses excuses de ne pas s’être présenté, bien que nous l'ayons invité", a-t-il ajouté, soulignant qu'Ankara verrait s'il pourrait venir.
“Barons de guerre occidentaux”
Soulignant que la Turquie a envoyé la plus grande quantité d'aide humanitaire à Gaza, Erdogan a déclaré que son pays était “la conscience de l'humanité en s'opposant à l'oppression et en agissant sans hésitation” pour le peuple palestinien.
"Dans toutes les réunions internationales auxquelles nous avons participé, nous avons évoqué les massacres commis par Israël à Gaza", a-t-il souligné.
La guerre israélienne contre Gaza, qui en est maintenant à son 295e jour, a tué au moins 39 258 Palestiniens –pour la plupart des femmes et des enfants– et en a blessé 90 589 autres. On estime que plus de 10 000 personnes sont ensevelies sous les décombres et que deux millions de personnes ont été déplacées.
Concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Erdogan a noté : “Personne n’a profité de ce bain de sang, à l’exception des barons de guerre occidentaux. Ils continuent de jeter de l'huile sur le feu et font de leur mieux pour attiser la tension".
Le président a rassuré que la Turquie poursuivait ses efforts pour rétablir la paix et la stabilité.
"Nous avons toujours fait cela dès le premier jour, nous nous sommes battus pour cela. Nous avons empêché cette tension de se propager en direction de la mer Noire en suivant une politique équilibrée et en agissant équitablement entre nos deux voisins", a-t-il ajouté.