Erdogan s’est exprimé mercredi sur les opérations aériennes antiterroristes en cours dans le nord de la Syrie et de l’Irak lors de la réunion hebdomadaire du Parti de la Justice et du Développement au Parlement turc. Il a réitéré l’intention de son pays de poursuivre les frappes aériennes contre les terroristes par une opération terrestre.
"Nos opérations aériennes ne sont que le début. Au moment opportun, nous écraserons aussi les terroristes par les voies terrestres", a-t-il déclaré, rappelant que des frappes visent depuis quelques jours les cibles de l’organisation terroriste PKK/YPG en Syrie et en Irak.
Le président turc a précisé que l’opération terrestre concernera d’abord Tell Rifat, Manbij et Aïn al-Arab (Kobané), en Syrie. Ces zones sont celles qui auraient dû être débarrassées de la présence des terroristes du PKK/YPG, en vertu des accords signés avec la Russie et les États-Unis.
Erdogan s’est indigné, dans ce contexte, des manquements aux promesses tenues à la Turquie par les forces présentes sur le sol syrien.
"Puisque nos alliés sont incapables de tenir leur promesse, il nous incombe d’accomplir notre devoir. Nous avons honoré nos engagements concernant les frontières de la Syrie. C’est notre droit légitime de faire cavalier seul si nos interlocuteurs ne respectent pas les exigences de leurs propres engagements" a-t-il souligné.
"Nous respectons nos accords concernant les frontières syriennes. Si nos vis-à-vis ne peuvent pas honorer l'accord, nous avons le droit de nous prendre en charge", a-t-il ainsi dénoncé en précisant "les puissances qui ont assuré qu'il n'y aurait aucune menace pour notre pays en provenance des régions sous leur contrôle en Syrie n'ont pas tenu leurs promesses".
Erdogan a ainsi condamné une nouvelle fois le soutien militaire de Washington aux terroristes du YPG/PKK en Syrie, rappelant que les attaques contre la Turquie proviennent des régions où les Américains collaborent avec le groupe terroriste.
"A ceux qui croient encore pouvoir faire plier la Turquie par des moyens sournois, voilà notre réponse : vous n’y parviendrez pas !", a-t-il conclu.
254 terroristes neutralisés
Par ailleurs, on annonce de source officielle que les forces turques ont neutralisé 254 terroristes du PKK/YPG dans la zone pendant l'opération.
"Jusqu'à présent, 471 cibles ont été visées par des tirs dans le cadre de l'opération, et 254 terroristes ont été neutralisés", a déclaré, mercredi, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, depuis le centre d'opérations du commandement des forces terrestres dans la capitale Ankara.
L’opération Griffes-Epée, lancée dans la nuit de samedi à dimanche dans le nord de l'Irak et de la Syrie, intervient en réponse à l’attentat terroriste perpétré à Istanbul dimanche 13 novembre qui avait fait 6 morts et plus de 80 blessés.
La police turque a arrêté la principale suspecte de cet attentat mené dans l'avenue Istiklal, Alham Albashir, une syrienne qui a avoué travailler pour le PKK/YPG et qui a également admis avoir posé la bombe.
Au cours de sa campagne terroriste qui a duré plus de 35 ans contre la Turquie, le PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne, a été responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons.
Le YPG constituant sa branche syrienne, le groupe terroriste PKK utilise souvent des bases dans le nord de l'Irak et de la Syrie, de l'autre côté de la frontière sud de la Turquie, pour se réfugier et planifier des attaques terroristes en Turquie.