Émeutes en GB: craintes d’une journée sous haute tension
La police britannique est en alerte maximale pour prévenir de nouvelles violences xénophobes, suite au meurtre de trois fillettes lors d'une attaque au couteau à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre.
La police britannique mobilisée contre les violences xénophobes, comme ici à Weymouth, en Grande-Bretagne / Photo: Reuters (Reuters)

Alors que les appels à manifester mercredi se multiplient, la police craint de nouveaux heurts.

À Londres, elle a prévenu qu'elle utiliserait "tous les pouvoirs, tactiques et outils disponibles pour empêcher de nouvelles scènes de désordre".

"Nous sommes au courant d'événements prévus par des groupes qui sèment la haine et la division", a déclaré dans un communiqué le commissaire adjoint Andy Valentine, responsable des opérations de maintien de l'ordre.

Les premières violences avaient éclaté mardi dernier, sur fond de rumeurs partiellement démenties sur le profil du suspect du meurtre de trois fillettes lors d'une attaque au couteau à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Il avait été présenté en ligne comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Le jeune homme de 17 ans est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et, selon les médias britanniques, sa famille est d'origine rwandaise.

Des heurts ont lieu depuis dans une douzaines de villes et durant le week-end, des hôtels qui abritent des demandeurs d'asile ainsi que des mosquées ont été pris pour cible.

Au-delà des violences mêmes, les autorités se montrent très attentives aux contenus qui circulent sur les réseaux sociaux, accusés d'avoir joué un rôle dans les pires émeutes au Royaume-Uni depuis celles suivant la mort d'un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres en 2011.

Selon le parquet, un homme de 28 ans a été inculpé pour incitation à la haine raciale en raison de messages publiés sur Facebook.

Deux personnes ont été arrêtées pour "harcèlement racial aggravé" à cause de messages appelant à manifester aux abords d'un hôtel présenté à tort comme abritant des demandeurs d'asile, a indiqué la police.

Tommy Robinson, figure de l'extrême droite britannique accusée par les autorités d'attiser les violences depuis son compte X, est dans le viseur.

Il devrait "faire très attention au langage qu'il utilise et devrait vraiment s'inquiéter de ce qu'il a dit jusqu'à présent", a prévenu sur la chaîne ITV Stephen Parkinson, chef du parquet en Angleterre et au Pays de Galles, poste jadis occupé par l’actuel Premier ministre Keir Starmer.

- Face-à-face tendu -

La soirée de lundi a encore été émaillée d'incidents violents.

A Belfast (Irlande du Nord), la police a évoqué des "violences, des agressions racistes" et des "injures racistes", et un homme d'une cinquantaine d'années a été grièvement blessé après une agression motivée par la haine.

Plusieurs heures durant, les forces de l'ordre ont été la cible de cocktails Molotov et de jets de briques ou de morceaux de béton, selon la police nord-irlandaise. Un véhicule a été incendié après avoir été aspergé d'essence, sans toutefois faire de blessés.

Un adolescent de 15 ans soupçonné d'avoir pris part aux incidents a été interpellé.

A Plymouth (sud-ouest de l'Angleterre), un face-à-face tendu a opposé extrême droite et contre-manifestants. Les forces de l'ordre qui ont dû intervenir pour les séparer ont interpellé six personnes. Plusieurs policiers ont été légèrement blessés dans cette intervention, selon la police.

Keir Starmer plaide pour des peines “lourdes”

A l'issue d'une nouvelle réunion de crise, la deuxième en deux jours, le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a autrefois dirigé le parquet en Angleterre et au Pays de Galles, a affirmé qu'il s'attendait à ce que des peines "lourdes" soient prononcées contre les émeutiers d'ici à la fin de la semaine. Ceci “enverrait un message très puissant à quiconque est impliqué, que ce soit directement ou en ligne", que son cas serait traité "en une semaine" et que "personne ne devrait participer à ces désordres", a-t-il mis en garde, promettant la "sécurité" à la population.

La secrétaire d'État à la Justice Heidi Alexander a précisé mardi matin qu'un total de 6.000 policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre seraient mobilisés et que 567 places de prison qui auraient été disponibles "plus tard dans le mois" seraient libérées.

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TRT Français et agences