L'armée russe a également affirmé s'être emparé d'un village dans la région ukrainienne de Donetsk (Est), où elle continue à progresser face aux troupes de Kiev moins nombreuses et moins bien équipées.
Samedi, le ministère russe de la Défense a déclaré que 103 militaires russes faits prisonniers dans la région de Koursk avaient été échangés contre le même nombre de prisonniers de guerre ukrainiens. Dans la région de Koursk, Kiev se félicite néanmoins d'avoir fait des centaines de prisonniers.
Médiation émiratie
Selon le ministère, les Émirats arabes unis ont fourni des "efforts de médiation" pour permettre la tenue de cet échange.
Sur Telegram, Volodymyr Zelensky a indiqué samedi que l'échange avait permis la libération de soldats ukrainiens ayant défendu Kiev, Donetsk, Marioupol et son usine Azovstal, ainsi que les régions de Lougansk, Kharkiv et Zaporijjia.
Le 24 août, la Russie et l'Ukraine avaient annoncé avoir procédé, également avec la médiation des Émirats arabes unis, à un échange de 230 prisonniers dont faisaient déjà partie des soldats russes faits prisonniers dans la région de Koursk.
Dans un communiqué distinct, l'armée russe a affirmé samedi qu'elle poursuivait des "opérations offensives" dans la région de Koursk. Jeudi, elle avait annoncé, pour la première fois, y avoir repris du terrain.
Et elle a revendiqué samedi la conquête d'un nouveau village ukrainien, celui de Jelanne Perche, situé dans le district de Pokrovsk, un important noeud logistique menacé par les troupes russes.
Sur la défensive depuis des mois sur le front, l'Ukraine a lancé le 6 août une attaque surprise dans la région russe de Koursk, où elle s'est emparé de plusieurs centaines de kilomètres carrés.
Elle espérait contraindre Moscou à redéployer ses troupes qui sont dans la région de Donetsk et ainsi freiner leurs avancées.
"Escalade mal contrôlée"
Sur le front diplomatique, Volodymyr Zelensky réclame à ses alliés de lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées "légitimes", comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.
Mais jusqu'ici, les Occidentaux, Américains en tête, hésitent à donner un éventuel feu vert à l'utilisation par Kiev de missiles à longue portée, craignant qu'une telle décision ne puisse être vue par la Russie comme une escalade.
"Les prochains mois et semaines pourraient être décisifs" dans la guerre, a souligné vendredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, en visite à Washington.
Vladimir Poutine avait affirmé jeudi que si les Occidentaux autorisaient l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à plus longue portée, cela signifierait que "les pays de l'Otan sont en guerre contre la Russie".
Un haut responsable diplomatique russe, Sergueï Riabkov, a assuré samedi que l'Occident avaient pris des "décisions il y a quelque temps" pour permettre à Kiev de frapper la Russie en profondeur.
"Washington et Londres font évoluer la situation vers une escalade mal contrôlée. Nous avertissons quotidiennement les autorités contre les conséquences de ce genre d'action", a-t-il affirmé, cité par l'agence TASS.
Volodymyr Zelensky a pour sa part accusé vendredi ses alliés d'avoir "peur" d'évoquer la possibilité d'abattre eux-mêmes des drones et des missiles russes dans le ciel ukrainien, alors que son pays est confronté à une multiplication d'attaques aériennes.
Kiev a ainsi indiqué samedi avoir encore abattu 72 drones russes dans la nuit.
Et le président ukrainien a annoncé qu'il rencontrerait ce mois-ci le président américain Joe Biden pour lui présenter "un plan pour la victoire".
En recevant le Premier ministre britannique Keir Starmer, Joe Biden a indiqué vendredi qu'il ne "pensait pas beaucoup à Poutine", en réponse à une question sur les menaces du président russe sur une possible guerre entre la Russie et l'Otan.
Joe Biden avait déclaré mardi que les Etats-Unis "travaillaient" à autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles à plus longue portée contre la Russie.
Washington autorise actuellement Kiev à ne frapper que des cibles russes dans les parties occupées de l'Ukraine et certaines dans les régions frontalières russes directement liées aux opérations de combat de Moscou.
Selon des médias britanniques, Joe Biden, qui craint un conflit nucléaire, est prêt à autoriser l'Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes.