Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, s’est rendu au Caire pour assister au 162e Conseil ordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe (LA).
Fidan a appelé à un travail commun “pour la stabilité et la sécurité régionales”. “Nous nous réunissons à un moment de responsabilité historique pour nous tous. Le système international n'a pas réussi à empêcher le génocide en Palestine. L'heure est à l'unité et à la solidarité pour défendre notre peuple et notre dignité. Nous ne pourrons jamais accepter que la vie des Palestiniens, des Arabes et des musulmans soit moins importante que celle des autres”, a-t-il déclaré devant ses homologues.
Rappelant que la Turquie a imposé des restrictions commerciales à Israël, Fidan a affirmé que son pays ne reprendra pas le commerce tant qu'Israël n'acceptera pas le cessez-le-feu et ne fournira pas un accès humanitaire sans entrave à Gaza.
Il a également mis en garde ceux qui soutiennent le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en affirmant qu'ils sont également complices du génocide en cours. "Ils devront également répondre de leurs actes", a-t-il indiqué.
Statu Quo de l'Esplanade des Mosquées
Fidan a dénoncé les efforts d'Israël pour changer l'identité de Jérusalem et violer le statu quo historique de l'Esplanade des Mosquées. "L'attaque du Haram al-Sharif par des centaines d'Israéliens radicaux sous la protection de la police est une provocation arrogante", a-t-il déploré. Le ministre a souligné que l'implication de ministres dans de telles provocations montre le degré de décadence morale du gouvernement israélien.
"Tout le monde devrait savoir que le monde islamique fera de son mieux pour protéger l'identité islamique du Haram al-Sharif. Dans le même esprit, nous poursuivrons notre action commune pour faire pression sur la communauté internationale afin qu'elle mette un terme aux agissements d'Israël" a-t-il lancé.
Renforcer les liens entre la Turquie et la Ligue arabe
La visite du ministre des Affaires étrangères au Caire en octobre 2023 et sa rencontre avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit font partie des étapes-clés dans le renforcement des relations entre la Turquie et la Ligue arabe.
Récemment, des consultations politiques ont eu lieu à Ankara en février 2024 entre le vice-ministre des Affaires étrangères, l'ambassadeur Ahmet Yildiz, et le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, l'ambassadeur Hossam Zaki, qui a ensuite participé au Forum diplomatique d'Antalya.
L'engagement formel de la Turquie auprès de la Ligue arabe a commencé en 2003, avec la signature d'un protocole d'accord en 2004 entre le ministère turc des Affaires étrangères et le secrétariat de la Ligue.
L'accord-cadre du Forum de coopération turco-arabe a été établi en 2007, renforçant ainsi les relations.
En 2011, le premier ministre de l'époque et actuel président Recep Tayyip Erdogan a également prononcé un discours lors de la session d'ouverture du Conseil, soulignant l'engagement durable de la Turquie en faveur de la diplomatie du monde arabe.
La déclaration faite par le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et de la Ligue arabe en novembre 2023 a acquis toute sa pertinence dans le contexte de la guerre israélienne contre Gaza.
“Nous affirmons qu'il est impossible de parvenir à la paix régionale en négligeant la cause palestinienne ou en tentant d'ignorer les droits du peuple palestinien. Nous soulignons que l'initiative de paix arabe, soutenue par l'Organisation de la coopération islamique et la Ligue arabe, est une référence essentielle à cette fin”, avait soutenu le président Erdogan.