L'appel du ministre israélien des Affaires étrangères à déplacer les populations de Cisjordanie est "totalement inacceptable", a déclaré, ce jeudi, le chef de la politique étrangère de l'UE.
"Les Nations unies elles-mêmes subissent de fortes pressions de la part du gouvernement israélien, empêchant toutes les organisations onusiennes de faire leur travail", a fait savoir Josep Borrell aux journalistes à Bruxelles, citant la coordinatrice principale de l'aide humanitaire et de la reconstruction de l'ONU pour Gaza, Sigrid Kaag.
M. Borrell, qui devait participer à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE, a déploré la lenteur des pourparlers sur le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, ce qui se traduit par l'augmentation du nombre de victimes civiles au fur et à mesure que les bombardements se poursuivent.
"L'appel du ministre israélien des Affaires étrangères à déplacer les populations de Cisjordanie, en faisant plus ou moins la même chose qu'avec les habitants de Gaza, est tout à fait inacceptable", a dénoncé M. Borrell.
Il a également exhorté les ministres de l'UE à élever la voix contre cette politique israélienne, ainsi que contre "le traitement des Nations unies et la manière dont cette guerre est menée, en accord avec toutes les violations du droit humanitaire".
Mercredi, l'armée israélienne a lancé une vaste opération militaire dans le nord de la Cisjordanie, la plus importante depuis deux décennies, tuant 17 Palestiniens, selon l'agence de presse palestinienne officielle Wafa.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a appelé à "l'évacuation temporaire" des civils palestiniens ainsi qu'à "toutes les mesures nécessaires" pour mener à bien l'opération.
Israël poursuit son offensive brutale sur la bande de Gaza à la suite d'une attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat.
L'assaut a fait plus de 40 500 morts palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et plus de 93 700 blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Le blocus actuel de Gaza a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, laissant une grande partie de la région en ruines.
Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de Justice, qui a ordonné l'arrêt des opérations militaires dans la ville méridionale de Rafah, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant l'invasion de la zone, le 6 mai.