Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lancé un appel au cessez-le-feu. “Le bilan humain ne cesse d’augmenter ; les hôpitaux sont débordés avec le flux de blessés.
Ce dont les populations de Gaza, Israël, Liban ont besoin c’est de la paix.”, a-t-il conclu.
Le ministère de la Santé libanais estime, quant à lui, que les bombardements ont jeté sur les routes un million de personnes. L’ONG Première Urgence internationale travaille au Liban et notamment dans le Sud, ils emploient 220 salariés pour leurs opérations dans le pays.
Une situation dramatique au Liban
Elsa Softic, adjointe au directeur des opérations pour Première urgence internationale décrit des situations terribles. Les gens fuient les bombardements, parfois même au sein même de Beyrouth, de la banlieue sud vers un autre quartier, puis après un bombardement, ils bougent à nouveau. Le gouvernement a ouvert des abris collectifs, dans les écoles ou les gymnasiums mais ils sont saturés.
“Les abris sont saturés et surtout ils ne sont pas prévus pour accueillir des familles avec des enfants en bas âge. Les déplacés manquent de tout. Ils sont souvent partis en urgence donc ils ont besoin de matelas, de lampes torches, de produits d’hygiène. Parfois dans les abris collectifs, il n’y a pas d’eau, pas d’électricité”.
L’ONG distribue des kits de soins, mais Elsa Softic insiste sur un réel besoin de médicaments, de soins gynécologiques.
“Les déplacés sont souvent partis sans leurs traitements en cours, on a beaucoup de gens qui souffrent de diabète par exemple. Mardi soir, deux femmes ont accouché dans un des abris collectifs, nos sage-femmes les ont aidées mais il n’y avait aucun lieu propre ou séparé des autres déplacés pour les mettre à l’abri”.
Au sud-Liban, des centres de santé bombardés
L'ONG œuvre toujours dans le sud du pays. Elle y travaille depuis 30 ans. “Les opérations sont très compliquées car les bombardements ont lieu jour et nuit. On doit suivre la situation sécuritaire à la minute près. Nous sommes arrivés à sortir chaque jour”. Première urgence distribue des biens de première nécessité et propose des consultations avec des sage-femmes notamment. Elle fournit également des médicaments aux centres de santé.
Certains salariés de l’ONG sont eux-même déplacés aujourd'hui. “Ils n’abandonnent pas pour autant leur engagement humanitaire à servir les victimes de la guerre pour qu’elles aient accès au minimum vital”, écrit Kevin Charbel, Chef de mission de Première Urgence Internationale au Liban sur le site de l’ONG.
“On regrette que les structures civiles ne soient pas épargnées par les bombardements. L’OMS a publié le 28 septembre un rapport dénonçant cette situation. Il y avait 11 centres de santé bombardés, 38 personnels de santé tués, et 10% des centres ont été fermés parce qu'inaccessibles”.
Il y a un enjeu sur la protection des civils, des humanitaires, des hôpitaux. “On voit la situation se reproduire comme à Gaza, on observe les mêmes tactiques, les bombardements indiscriminés, aucune protection des civils ou des humanitaires”.
"N'oubliez-pas Gaza !"
Les bombardements à Beyrouth ont ainsi visé des immeubles d'habitation pour atteindre un chef du Hezbollah. Lors de l’explosion des bipeurs et des talkies-walkies utilisés notamment par des cadres du Hezbollah, de nombreux civils qui se servaient de ces appareils en tant que médecins, ou aide-sociale ont été blessés voire tués.
Fin septembre, Première Urgence internationale a lancé un appel. Elsa Softic le répète aujourd'hui : “respectez les civils, un cessez-le-feu maintenant !”, ajoutant aussitôt : “Et n’oubliez pas Gaza !”
Depuis le 23 septembre, 1 100 personnes ont été tuées et 3 000 ont été blessées selon le ministère de la Santé libanais. La guerre à Gaza a fait ,en une année, environ 41 700 morts selon le ministère palestinien de la Santé.