A la suite des inondations massives causées par la destruction du barrage de Kakhovka situé sur le fleuve Dniepr, dans le sud de l'Ukraine, "la surveillance épidémiologique des maladies transmises par l'eau est renforcée", a déclaré une responsable des opérations d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé, Teresa Zakaria, en conférence de presse.
Selon l'OMS, aucun cas de choléra n'a été observé en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022. Toutefois, a indiqué Mme Zakaria, "les échantillons prélevés dans l'environnement montrent que l'agent pathogène y est présent, ce qui constitue un risque".
"Nous pourrions donc commencer à détecter des cas à tout moment", a-t-elle insisté, et "nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère ukrainien de la Santé pour nous assurer que des mécanismes sont en place pour permettre l'importation de vaccins dès qu'ils sont nécessaires".
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Cette maladie extrêmement virulente peut tuer en l'espace de quelques heures si aucun traitement n'est administré.
Les crises humanitaires, qui ont notamment pour conséquence l'interruption des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement et les déplacements de populations dans des camps mal équipés et surpeuplés, augmentent le risque de transmission du choléra, si le bacille est présent ou s'il est introduit.
Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité de la destruction du barrage mais les conséquences sont déjà dévastatrices pour les zones alentours: de nombreux villages ont été inondés, des milliers de civils évacués à la hâte et les autorités craignent également une catastrophe écologique.
Outre les maladies liées à l'eau, les inondations peuvent causer des blessures, provoquer des noyades et perturber la prise de traitements, a indiqué Mme Zakaria, expliquant que tous ces risques seraient surveillés.