Au moins 40 morts dans des raids israéliens à Gaza
La guerre israélienne acharnée sur la bande de Gaza se poursuit, alors que le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant se dirige vers Washington pour discuter de l’avenir de l’opération militaire dans l’enclave palestinienne.
Les enfants, parmi les principales victimes des raids israéliens à Gaza... / Photo: AA (AA)

Au moins cinq civils palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés, tôt ce dimanche, à la suite de frappes aériennes et d'artillerie israéliennes ciblant les zones centrales et occidentales de la ville de Gaza.

Trois Palestiniens ont été abattus et d'autres, dont des enfants et des femmes, ont été blessés lors d'une frappe aérienne israélienne contre un immeuble résidentiel près de la tour Al Jawhara, dans le centre de la ville de Gaza, a rapporté ce matin l'agence de presse WAFA.

Lors d'une attaque similaire, deux citoyens ont été tués et d'autres blessés lorsqu'une frappe aérienne israélienne a touché une maison du camp de réfugiés d'Al Shati, à l'ouest de la ville de Gaza.

De plus, l’artillerie israélienne a bombardé par intermittence le centre et le sud de Rafah, tandis que les avions de combat israéliens ont ciblé une maison au nord de Rafah.

Le bilan des frappes aériennes israéliennes qui ont visé la veille deux maisons dans la ville de Gaza s'est élevé à au moins 43 morts, selon la Défense civile de Gaza.

Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile, a déclaré à l’agence Anadolu: “des avions de guerre ont détruit des bâtiments résidentiels dans le camp d'Al Shati, les quartiers d'Al Tuffah, d'Al Shujaiyya et d'Al Zaytoun dans la ville de Gaza”.

L'armée israélienne a reconnu avoir pris pour cible la ville de Gaza mais a affirmé avoir bombardé “deux structures militaires appartenant au Hamas à Gaza”.

Samedi, l’armée israélienne a bombardé des bureaux du CICR à Gaza, faisant plusieurs victimes.

Autour du CICR, "dans la rue, il y avait des mares de sang, il y avait des corps éparpillés par terre et un immense sentiment de peur parmi les gens qui étaient clairement paniqués et très désespérés, n'ayant nulle part où aller", a décrit, samedi, le responsable du CICR à Rafah, William Schomburg à des journalistes, en liaison vidéo avec Genève.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a condamné, samedi, ces tirs meurtriers et demandé l'ouverture d'une "enquête indépendante".

Le ministère de la Santé à Gaza a, lui, accusé Israël d'avoir "ciblé les tentes des civils déplacés à Al-Mawasi", faisant état de 25 morts et 50 blessés.

La zone côtière d'Al-Mawasi, près de Rafah, abrite des déplacés chassés par les combats dans le reste du territoire palestinien. Elle avait été déclarée "zone humanitaire" par Israël, en théorie sûre pour les déplacés.

Un porte-parole de l'armée israélienne a affirmé à l'AFP "qu'une première enquête suggère que rien n'indique qu'une frappe ait été effectuée" par l'armée à Al-Mawasi.

- "Aucun lieu sûr" -

Selon des témoins, au moins quatre bâtiments résidentiels et des maisons voisines ont été détruits lors des frappes aériennes, faisant plusieurs victimes. Ces frappes ont eu lieu dans le camp de Chati et le quartier de Daraj Tufah à Gaza-Ville.

La guerre israélienne menée sans relâche sur Gaza a fait jusqu'à présent 37.551 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza.

- Désastre humanitaire -

A Gaza, l'offensive israélienne a provoqué un désastre humanitaire : la population, privée de tout, survit dans des conditions extrêmement difficiles, cernée par des frontières hermétiquement fermées. L'aide internationale, essentielle pour répondre aux besoins immenses de la population, a du mal à arriver, déplore l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une pause quotidienne annoncée récemment par Israël sur une route du sud, présentée comme un moyen de faciliter l'entrée de l'aide par le passage israélien de Kerem Shalom vers Gaza, n'a eu "aucun impact", selon l'OMS. L'entrée de l'aide "a été minime".

Dans le petit territoire où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, "plus d'un million de personnes se déplacent constamment" dans l'espoir de trouver un lieu sûr alors "qu'aucun lieu n'y est sûr", a déclaré le Dr Thanos Gargavanis, responsable des urgences à l'OMS.

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TRT Français et agences