Au Conseil de sécurité, la France vilipende la Russie et épargne Israël
Le ministre français des Affaires étrangères a vilipendé la Russie, au Conseil de sécurité et omis de dénoncer les crimes israéliens contre l'humanité commis à Gaza.
Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères a “oublié” les crimes d'Israël à Gaza, devant le Conseil de sécurité ce 24 septembre 2024. / Photo: AFP (AFP)

La première intervention à l'ONU de Jean-Noël Barrot, le tout nouveau ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France, avait des allures d’un sévère réquisitoire contre la Russie, en conflit avec l’Ukraine.

Dans un discours offensif au Conseil de sécurité de l’ONU, il a mis en exergue, malgré lui, le double standard de la France dans le traitement des conflits entre l’Ukraine et la Russie d’une part, et de la guerre génocidaire d'Israël à Gaza d’autre part. On substituerait facilement la Russie à Israël que le discours du ministre français des Affaires étrangères garderait toujours sa cohérence.

D'emblée il a qualifié la Russie d’«agresseur» dans le conflit contre l’Ukraine. “Comment ne pas s’indigner face à la guerre d’agression brutale, illégale, injustifiable que mène la Russie contre l’Ukraine (...)”, a lancé le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, le ton ferme et direct.

La France n’utilise pas un tel ton pour s’adresser à Israël qui impose aux Palestiniens, une guerre génocidaire à Gaza depuis près d’un an.

Au sujet de l’agression du Liban par des bombardements israéliens ces trois derniers jours, le ton semble policé. “Elle (la France, ndlr) a pris note des déclarations récentes des autorités israéliennes sur des opérations militaires au Liban et leur demande de faire preuve de la plus grande retenue”, indique le ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué publié sur son site internet.

“Comment ne pas s’indigner face au pilonnage systématique et délibéré d’objectifs civils ; devant cette destruction froide et méthodique d’infrastructures énergétiques qui plonge les ukrainiens dans le noir et dans le froid”, souligne le ministre Jean-Noel Barrot.

Sans chauffage, l’enclave palestinienne est menacée d’une nouvelle catastrophe humanitaire a l'approche de l'hiver, alors que l’essentiel des tentes qui servent d’abris aux deux millions de déplacés sont détériorées. Seule l’Unrwa et des organisations humanitaires comme Actionaid ou encore l’Unicef lèvent le ton.

Indignation sélective

À Gaza, les écoles servent désormais d’abris aux déplacés et sont devenues des objectifs militaires israéliens. Conséquence, 45 000 enfants n’ont pas pu aller à l'école pour la première fois, rejoignant ainsi les 625 000 qui n’ont pu achever l'année scolaire et les 39 000 enfants privés d'examens de fin d’études secondaires. Pour ce cas précis, la voix de la France semble inaudible.

Le ministre français des Affaires étrangères a aussi déploré “le sort tragique des enfants d'Ukraine”, “des patients près des décombres de l'hôpital cancérologique de Kiev aux jeunes ukrainiens dont la santé mentale vacille”.

À Gaza les enfants sont menacés par une épidémie de poliomyélite du fait des conditions d'hygiène précaire et d’une politique israélienne de raréfaction d’eau, sans que la France n'élève la voix.

En définitive, Jean-Noël Barrot, le tout nouveau ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, invite les pays à “s'abstenir de fournir des armes ou des composantes qui permettraient à la Russie d’alimenter sa guerre d'agression".

Pourtant, un rapport d’Amnesty international révèle que la France est l’un des principaux pourvoyeurs d’armes à Israël, ces dernières années. Autrement dit, elle alimente le génocide en cours à Gaza.


TRT Francais