Dans un communiqué publié jeudi, le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré que des mesures visant des hommes politiques qui représentent différents segments de la société ne sont pas de nature à favoriser la paix sociale en Tunisie.
Ankara soutient qu'un "processus de transition démocratique basé sur un large consensus impliquant tous les segments de la société peut être couronné de succès" en Tunisie.
"La Turquie continuera à contribuer à la paix, à la prospérité et au bien-être de la Tunisie, pays frère et ami, comme elle l'a toujours fait", a ajouté le communiqué.
Mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait savoir qu'il s'adresserait aux autorités tunisiennes pour exprimer sa préoccupation au sujet de l'arrestation de Rached Ghannouchi.
Rached Ghannouchi, 81 ans, a été arrêté par des policiers à son domicile à Tunis, lundi, et conduit à la caserne de la Garde nationale d'El Aouina, sur instruction du parquet près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, selon les médias locaux.
Son arrestation survient à la suite de déclarations reprises par des médias locaux, selon lesquelles Ghannouchi aurait affirmé que la Tunisie connaîtrait une "guerre civile" si l'islam politique y était banni.
Les autorités tunisiennes procèdent, depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, des magistrats, un homme d’affaires influent, des avocats, des militants politiques, et des syndicalistes.
Le 14 février dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la crise économique, dont la pénurie des produits de base et de la flambée des prix sont les manifestations les plus tangibles