Airbags Takata: l’UFC-Que Choisir porte plainte contre Stellantis
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir juge que le constructeur automobile a attendu trop longtemps pour rappeler les véhicules affectés par le défaut d’airbag, signalé depuis dix ans, et qui a entraîné le décès de plusieurs conducteurs.
Un airbag d'une voiture électrique Renault Zoe est visible après une collision avec une voiture Volvo V70 venant en sens inverse, lors d'un crash test contrôlé de l'assureur AXA  / Photo: Reuters (Reuters)

Alors que Stellantis est toujours confronté à des problèmes liés au rappel d'airbags Takata défectueux, l'UFC-Que Choisir a déposé une plainte devant la Procureure de la République de Versailles contre le constructeur pour "pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui".

L’association exige aussi la création d'une commission d'enquête parlementaire en raison de l'ampleur du scandale et des dysfonctionnements observés, tant chez les constructeurs que parmi les autorités publiques.

La France divisée en deux

Plus de 100 000 C3 et DS3 fabriquées entre 2009 et 2019 ont été réparées suite à un rappel lancé par Stellantis en 2023 , mais uniquement dans le sud de l'Europe et de la France. Les véhicules ont été immobilisés dans le sud de l'Hexagone, mais pouvaient encore circuler au nord, ce qui a suscité de vives critiques et inquiétudes des automobilistes concernés.

Stellantis a enfin annoncé ce lundi 20 janvier que la campagne de rappel serait désormais élargie au nord de la France et de l'Europe.

Des courriers ont donc été envoyés aux propriétaires des véhicules construits entre 2009 et 2010, pour se rapprocher des concessions pour changer les airbags défaillants.

Cependant, l'UFC-Que Choisir considère que le constructeur a tardé à réagir et que ses rappels sont "à géométrie très variable" et "sous-dimensionnés". En plus de la plainte déposée ce mardi, l'association de consommateurs a mis Citroën en demeure d'indemniser les clients lésés.

L’association souligne qu'aucun rappel n'a été organisé par le constructeur français avant 2023, alors que Takata avait déjà été condamné aux États-Unis en 2017 pour ce problème.

Les airbags, fabriqués par la société japonaise Takata, qui a fait faillite en 2017, équipent 400 000 véhicules en France. Une quinzaine de décès ont été signalés dans le pays, principalement en outre-mer.

Stellantis avait annoncé, dimanche 1er décembre, la démission de Carlos Tavares, son PDG.

TRT Francais