Le dérèglement climatique impacte les éléphants d’Afrique australe, une situation qui oblige des troupeaux d’éléphants à migrer à la recherche d’eau.
Ces dernières semaines, de nombreux éléphants du Zimbabwe ont traversé la frontière pour se rendre au Botswana voisin, rapportent des responsables de la conservation cités par le quotidien anglais The Guardian.
Pour le moment, l’on ignore le nombre exact d’éléphants concernés. Cette situation intervient au moment où une enquête a révélé une diminution régulière du cheptel d’éléphants au Zimbabwe.
Certaines hypothèses évoquent les effets du braconnage, alors que d’autres spécialistes pointent du doigt les conséquences du manque d’eau sur la survie des animaux.
10,5 % d’éléphants décimés
L’enquête couvre la zone de conservation transfrontalière de Kavango-Zambezi, l’une des plus grandes zones de conservation de la faune sauvage au monde, couvrant 520 000 km² (210 000 miles carrés) à l’intérieur des frontières des cinq États.
"Le ratio de carcasses suggère un niveau de mortalité élevé qui justifie une enquête plus approfondie qui pourrait révéler une menace potentielle pour la santé et la stabilité de la population d'éléphants", indique le rapport.
"Les éléphants ne connaissent pas de frontières : ils se déplacent à la recherche d'eau et de nourriture", a expliqué Tinashe Farawo, porte-parole de l'Autorité de gestion des parcs et de la faune du Zimbabwe (Zimparks). " Nous avons déjà mis en place des mesures d’atténuation, mais certaines choses nous dépassent, comme l’absence de pluie. Nous dépendons désormais davantage de l’eau artificielle provenant de forages. C’est un processus coûteux".
Selon Zimparks, le Zimbabwe compte environ 100 000 éléphants et les autorités ont signalé une surpopulation dans des régions telles que Hwange, une superficie de plus de 14 600 km² (5 600 miles carrés) et abritant environ 50 000 éléphants.
Dans le but de réduire la surpopulation à Hwange, les autorités ont prévu l'année dernière le transport d'éléphants vers d'autres régions, comme Gonarezhou, au sud-est du Zimbabwe, près de la frontière avec le Mozambique. Mais Farawo a indiqué que le manque de ressources avait stoppé le projet. « Il n’y a pas de transfert d’animaux. Nous aurions voulu décongestionner, mais cela n’existe pas pour le moment », a-t-il regretté.
La surpopulation des éléphants pose aussi le défi de la cohabitation avec les êtres humains.
Les conflits hommes-animaux sont devenus récurrents et beaucoup de paysans ont déjà perdu la vie, déplore le rapport