Forts de la majorité absolue au Parlement, la dirigeante de Fratelli d'Italia (post-fasciste) avec ses alliés Matteo Salvini de la Ligue (anti-immigration) et Silvio Berlusconi de Forza Italia (droite) vont tenter dans les prochains jours de former un gouvernement.
Le lent dépouillement des bulletins de vote confirmait lundi matin la nette avance de Mme Meloni qui recueille plus de 26% des suffrages. Son parti est désormais la première formation politique du pays devant le Parti démocrate (PD, centre-gauche) d'Enrico Letta, à 19%.
Avec la Ligue et Forza Italia, elle disposera d'une majorité absolue à la Chambre des députés et au Sénat et Giorgia Meloni a dit vouloir conduire le gouvernement, devenant ainsi, à 45 ans, la première dirigeante post-fasciste d'un pays fondateur de l'Europe.
Lors de sa première et brève déclaration après le vote, elle a tenu à rassurer, tant en Italie qu'à l'étranger. "Nous gouvernerons pour tous" les Italiens, a promis Mme Meloni. "Nous le ferons dans l'objectif d'unir le peuple".
Un discours qui portait chez certains électeurs inquiets rencontrés lundi matin dans les rues de Rome.
"Il faut avoir confiance, d'abord parce que c'est une femme, et ensuite parce que le discours qu'elle a donné était mesuré", estimait ainsi Andrea Fogli, un artiste sexagénaire.
'Catastrophe'
A l'étranger, la Première ministre française Elisabeth Borne a prévenu que Paris serait "attentive" au "respect" des droits de l'homme et de l'avortement. Pour le ministre espagnol des Affaires Etrangères José Manuel Albarés, la victoire de Giorgia Meloni intervient à un moment où "deux modèles s'affrontent" en Europe. "Les populismes finissent toujours en catastrophe", a-t-il mis en garde lundi.
Dans la nuit, Mme Meloni a en revanche reçu le soutien des autorités en Pologne et en Hongrie, mais aussi les félicitations du parti espagnol d'extrême droite VOX et du Rassemblement national en France.
A Rome, la presse de droite exultait: "Révolution dans les urnes", titrait Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi, tandis que Libero constatait: "La gauche battue, (nous sommes) libres!!!".
La Stampa détaillait "les mille inconnues" auxquelles l'Italie fait face après la "victoire historique" de l'extrême droite.
"Que cela survienne un mois avant le centenaire de la marche sur Rome et du début des 20 années de dictature de Mussolini est une coïncidence: les Italiens qui ont voté Meloni ne l'ont pas fait par nostalgie du fascisme" mais le point commun entre l'autocrate fasciste et Mme Meloni est qu'ils arrivent au pouvoir "à la fin d'un marathon solitaire contre tout et tous", analyse le journal de Turin.