Le ministère libanais de la Santé a annoncé dans un nouveau bilan que 492 personnes avaient été tuées et 1 645 autres blessées dans les frappes intensives israéliennes sur le sud du pays lundi, le plus lourd bilan en près d'un an de violences.
Au Liban, les frappes aériennes israéliennes de lundi "ont causé le martyre de 492 personnes, dont 35 enfants et 58 femmes, et blessé 1 645 autres", a déclaré le Centre des opérations d'urgence du ministère libanais de la Santé dans un décompte en soirée.
L'armée israélienne a mené, lundi, plus de 250 raids sur de nombreuses zones du sud et de l'est du Liban, les plus violents depuis le déclenchement des affrontements contre le Hezbollah le 8 octobre 2023.
Le correspondant d'Anadolu a constaté que certains raids ont visé des habitations.
ANI a indiqué que "les avions de guerre ennemis avaient lancé (...) plus de 80 frappes aériennes en une demi-heure", visant le secteur de Nabatiyeh, dans le sud du Liban.
Elle a aussi rapporté "des raids intenses dans la vallée de la Békaa", dans l'est du pays et plus en profondeur dans le territoire libanais.
Les hôpitaux sous tension et écoles fermées
Le ministère de la Santé a demandé lundi aux hôpitaux du sud et de l'est du Liban de suspendre toutes les opérations non urgentes afin d'accueillir les blessés atteints par les frappes intensives israéliennes.
Le ministère "demande à tous les hôpitaux" du sud et de l'est du Liban de "suspendre toutes les interventions chirurgicales non urgentes afin de libérer des capacités pour soigner les blessés, en raison de l'escalade de l'agression israélienne contre le Liban", précise un communiqué.
Le ministre de l'Éducation libanais, Abbas Halabi, a annoncé la fermeture des écoles lundi et mardi dans les zones ciblées par les frappes israéliennes, dans le sud et l'est du pays, et dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.
Dans un communiqué, le ministre a décrété "la fermeture des écoles publiques et privées" lundi et mardi dans le sud et l'est du pays, cible d'intenses frappes israéliennes, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, visée vendredi par un raid meurtrier, en raison "de la situation militaire et sécuritaire".
Un "plan de destruction"
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé un "plan de destruction" mené par Israël, dont l'armée a dit avoir lancé environ 150 frappes sur des cibles du Hezbollah au Liban lundi.
"L'agression israélienne persistante contre le Liban est une guerre d'extermination à tous égards, un plan de destruction visant à anéantir les villages et les villes libanais", a-t-il déclaré dans un communiqué. Il a appelé "l'ONU et son Assemblée générale ainsi que les pays influents (...) à dissuader l'agression".
Le Hezbollah a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre Israël en "soutien" au Hamas, son allié, jurant de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression" dans la bande de Gaza, où Israël a déclaré la guerre au mouvement de résistance palestinien depuis le 7 octobre.
Les échanges de tirs ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions spectaculaires mardi et mercredi des appareils de transmission du Hezbollah, attribuées à Israël, tuant 39 personnes et faisant 2 931 blessés dans les fiefs du mouvement au Liban, selon les autorités libanaises.
Vendredi, une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth a tué 45 civils dont 16 membres du Hezbollah, selon les autorités libanaises.
Désormais, le gouvernement israélien inclut dans ses objectifs de guerre le retour dans le nord d'Israël des dizaines de milliers d'habitants qui ont fui à cause des tirs du Hezbollah à partir du sud du Liban voisin.
- "Un autre Gaza" -
L'Egypte a dit redouter une "guerre totale" au Moyen-Orient, avertissant que l'escalade entre Israël et le Hezbollah pourrait saper les efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, où l'armée israélienne poursuit son offensive.
Face à cet engrenage de violence, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont "exhorté" leurs ressortissants à quitter le Liban.
"Nous allons faire tout notre possible pour éviter qu'une guerre plus large n'éclate", a déclaré le président Joe Biden.
L'Union européenne et Londres ont appelé à un cessez-le-feu immédiat.
"La région est au bord d'une catastrophe imminente", a mis en garde la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.
Vendredi, le chef de l'ONU Antonio Guterres s'est inquiété que le Liban devienne un "autre Gaza", en allusion à la guerre menée par Israël depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien.
Depuis le 8 octobre, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait des centaines de morts au Liban, principalement des combattants, et des dizaines de morts en Israël et dans le Golan occupé.