Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a critiqué sévèrement la réaction des États-Unis à la décision de l’OPEP+ de réduire sa production journalière de pétrole, et les menaces de Washington envers l'Arabie saoudite.

"Nous constatons qu'un Etat menace l'Arabie saoudite (…) faire le caïd ainsi n'est pas juste", a déclaré le chef de la diplomatie, lors d'une réunion des cadres du Parti de la Justice et du Développement (AK Parti) à Mersin, dans le sud de la Turquie.

Revenant sur les facteurs derrière la crise énergétique et la hausse des prix des hydrocarbures, le responsable turc a élucidé la part de la politique étrangère de Washington dans la situation actuelle.

"Si vous voulez que les prix du pétrole baissent, levez les sanctions contre l'Iran. Ce n'est pas en menaçant l'Arabie saoudite que vous réglerez le problème", a-t-il insisté.

Le 5 octobre, l'alliance OPEP+ avait annoncé une réduction de la production de deux millions de barils par jour, à compter de novembre prochain.

M. Cavusoglu s’est également exprimé sur les principaux dossiers régionaux et internationaux actuels, notamment la tension entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Il a dénoncé la décision de l’OSCE d’envoyer une mission d’évaluation pour constater la situation humanitaire, rappelant que cette organisation n'a pas été en mesure d'apporter une solution, pendant 30 ans d'occupation arménienne dans la Karabagh azerbaïdjanais.

"L’OSCE a été le centre de la non-solution. De plus, les décisions qu’ils ont prises sont contraires au fonctionnement de l’OSCE. Ces situations de fait sont inacceptables", a-t-il commenté.

Il a cependant rappelé qu’Ankara souhaite normaliser et développer les relations avec Erevan, à condition que la paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie se concrétise aussi.

"Toute initiative positive entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan aura aussi des répercussions positives sur nos relations", a-t-il assuré.