La corruption progresse en France, selon Transparency International
Selon le dernier rapport de l'indice de perception de la corruption (IPC) publié par Transparency International le 11 février 2024, la France a chuté de cinq places, se classant désormais 25e au niveau mondial.
 En France, le Parquet national financier (PNF), pourtant en première ligne dans la lutte contre la corruption, manque cruellement de moyens. (Others)

La France a chuté de cinq places au dernier rapport de l'indice de perception de la corruption (IPC) publié par Transparency International le 11 février 2025, se classant désormais 25e au niveau mondial.

Selon Mediapart, la France est désormais considérée comme un pays “risquant de perdre le contrôle de la corruption”. Un constat accablant qui révèle une multiplication des conflits d’intérêts, un affaiblissement des principes d’exemplarité et une impunité grandissante des élites politiques.

Pire encore, le rapport pointe directement du doigt la présidence d’Emmanuel Macron. Depuis 2017, pas moins de 26 ministres ou proches collaborateurs ont été impliqués dans des affaires politico-financières, illustrant une dérive inquiétante du pouvoir.

L’abandon de la jurisprudence Balladur, qui imposait la démission des ministres mis en examen, renforce le sentiment d’impunité dans l’opinion publique.

De plus, le non-respect des règles de financement des campagnes électorales est de plus en plus mis en lumière, notamment avec l’ouverture de deux informations judiciaires sur les comptes de campagne de Macron en 2017 et 2022.

En parallèle, l’influence des lobbies sur les décisions gouvernementales devient une préoccupation majeure.

Transparency International souligne des cas récents, comme les liens entre Aurore Bergé et le secteur des crèches ou encore les rencontres secrètes entre Nestlé Waters et des membres du gouvernement. Ces pratiques nuisent gravement à la confiance des citoyens dans leurs institutions.

Une justice affaiblie

Le rapport met également en évidence un paradoxe : alors que les scandales se multiplient, les organes de contrôle et de justice restent sous-dimensionnés. Le Parquet national financier (PNF), pourtant en première ligne dans la lutte contre la corruption, manque cruellement de moyens.

L’ONG dénonce aussi la suspension prolongée de l’agrément d’Anticor en 2024, empêchant cette association d’agir en justice sur des affaires de corruption.

De plus, les attaques répétées contre la justice et le non-cumul des mandats par certains responsables politiques fragilisent encore davantage l’État de droit.

Transparency International s’inquiète d’un “glissement inquiétant” de la France, qui pourrait à terme menacer le pacte républicain.

Au-delà du cas français, le rapport rappelle que la corruption est un fléau global qui touche des milliards de personnes. Sur les 180 pays étudiés, seuls 32 ont connu une amélioration de leur lutte contre la corruption, tandis que 47 ont vu leur situation empirer.

L’ONG insiste particulièrement sur les liens entre corruption et crise climatique. Alors que le monde fait face à des bouleversements environnementaux majeurs, des ressources cruciales destinées à l’adaptation et à la transition écologique sont détournées à des fins privées.

Face à cette situation alarmante, Transparency International appelle à des réformes d’urgence, notamment à une transparence accrue des rencontres entre décideurs publics et lobbies, un renforcement des règles de financement des campagnes électorales, et une augmentation des moyens du Parquet national financier pour enquêter et poursuivre les affaires de corruption.

TRT Français et agences