La chaîne israélienne Channel 12 a révélé, lundi, les détails d'un accord potentiel de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers entre Israël et le groupe palestinien Hamas.
L'accord comprendrait trois phases. La première, d'une durée de 42 jours, incluerait la libération de 33 prisonniers israéliens.
Une délégation israélienne, le Premier ministre du Qatar Mohammed bin Abdulrahman Al Thani et des médiateurs d'Égypte, du Qatar et des États-Unis attendent une décision finale du chef du Hamas Mohammed Sinwar sur le projet de texte de l'accord, a rapporté la chaîne.
Les médiateurs ont demandé au Hamas de répondre d'ici lundi minuit, a-t-elle informé.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu consulte également les responsables de la sécurité sur la question, selon la chaîne Channel 12.
Détails de l'accord proposé
La première phase, appelée “phase humanitaire”, doit durer 42 jours. Elle comprend la libération de 33 captifs israéliens, vivants et décédés, en mettant l'accent sur les femmes, les personnes âgées et les malades.
En échange, l'armée israélienne se retirerait de la plupart des zones qu'elle contrôle actuellement à Gaza.
La libération du premier groupe de captifs israéliens est prévue pour le septième jour après le début du cessez-le-feu. Israël a également accepté de libérer des centaines de prisonniers palestiniens, y compris ceux condamnés à de longues peines ou à la prison à vie.
Pour chaque soldate israélienne libérée, 50 prisonniers palestiniens doivent l’être en retour. 30, purgent des peines de prison à vie et 20, des peines prolongées, selon Channel 12.
De même, pour chaque femme ou civil âgé israélien libéré, 30 prisonniers palestiniens, dont des mineurs, des femmes et des malades, le seraient également.
La deuxième phase, qui débutera le 16e jour de l'accord, se concentrera sur des négociations plus larges pour la libération des captifs restants, y compris des soldats et des jeunes détenus.
La troisième et dernière phase, selon la même source, implique des arrangements à long terme, notamment des discussions sur une administration alternative pour Gaza et des plans pour sa reconstruction.
Concessions et différends
La chaîne a déclaré que dans le cadre de l'accord en cours, Israël a accepté de permettre aux personnes déplacées de retourner dans le nord de Gaza, une demande clé du Hamas lors des négociations.
Les contrôles de sécurité sur les véhicules seront effectués par un organisme international, tandis que les piétons ne seront pas fouillés.
Des différends importants subsistent cependant. Le Hamas exige le retrait d'Israël du corridor de Philadelphie, une zone frontalière entre Gaza et l'Égypte, et un cessez-le-feu permanent. Israël, cependant, n'est prêt à accepter qu'un cessez-le-feu temporaire et un retrait progressif du corridor.
Un autre point de discorde est la profondeur d'une zone tampon le long des frontières de Gaza. Le Hamas insiste pour rétablir les conditions d’avant le 7 octobre, avec une zone tampon comprise entre 300 et 500 mètres.
Israël, en revanche, cherche à obtenir une zone tampon de deux kilomètres.
Israël détient actuellement plus de 10 300 prisonniers palestiniens, tandis que l'on estime que 99 Israéliens sont détenus à Gaza. Le Hamas a déclaré que de nombreux captifs israéliens ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes aveugles.
Les pourparlers sur l'échange de prisonniers et le cessez-le-feu, sous la médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, ont été interrompus à plusieurs reprises en raison de nouvelles conditions imposées par Netanyahu.
L'opposition israélienne et les familles des captifs l'accusent d'entraver les efforts visant à conclure un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers à Gaza avec le Hamas.
Des progrès dans les négociations
Une autre série de discussions est prévue à Doha, ce mardi, pour finaliser les derniers détails, avec la participation attendue de l'envoyé de Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, et de l'envoyé de Biden, Brett McGurk, comme lundi.
Un responsable israélien a déclaré que les négociations étaient bien avancées pour la libération de 33 otages dans le cadre de l'accord. La délégation du Hamas à Doha a publié un communiqué après une réunion avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, affirmant que les pourparlers progressaient bien.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que l'armée israélienne poursuit une guerre génocidaire contre Gaza qui a tué près de 46 600 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.