Un homme portant un drapeau israélien s'adresse à la presse au centre d'Amsterdam, le 8 novembre 2024. / Photo: AFP (AFP)

Le traitement médiatique des violences survenues à Amsterdam après le match Ajax-Maccabi Tel Aviv a, une fois de plus, révélé l’approche biaisée et résolument pro-israélienne de la presse et des politiques français.

Le match opposant l’Ajax Amsterdam au Maccabi Tel Aviv, ce jeudi, qui aurait dû être un moment de célébration sportive, s'est transformé en un épisode de tensions extrêmes.

Les rues de la capitale néerlandaise ont été le théâtre de violences et d’incidents graves lorsque des supporters israéliens extrémistes, venus soutenir le Maccabi Tel Aviv, ont déchiré des drapeaux palestiniens accrochés aux alentours, tout en scandant des slogans racistes et génocidaires à l’encontre des Palestiniens.

Des heurts ont éclaté avec les supporters locaux, laissant plusieurs blessés, et ont attiré l'attention des médias et responsables politiques, qui n'ont pas tardé à réagir.

Qui sont ces supporters du Maccabi Tel Aviv qui, d’après plusieurs témoins, auraient délibérément envenimé la situation ?

Reconnus pour leurs idéologies d’extrême droite et leurs propos provocateurs, ils avaient déjà fait parler d’eux à d'autres occasions pour leur rejet des hommages et des solidarités en dehors de leur camp idéologique.

Lors d’un hommage prévu pour les victimes des récentes inondations en Espagne, ils avaient également refusé de respecter une minute de silence, montrant leur mépris envers toute démonstration de compassion pour des causes autres que les leurs.

Le double standard des médias français

L'affaire des violences après le match Ajax-Maccabi Tel Aviv à Amsterdam a suscité un large écho dans les médias français, mais le traitement de cet événement a été marqué par des approches et des récits très partiaux au profit d’Israël.

Plusieurs grands médias comme Le Monde, le JDD, Tv5 Monde ou encore CNews ont rapidement titré sur des “attaques antisémites” contre les supporters israéliens, et certains n’ont pas hésité à comparer la situation à des “pogroms”, une expression lourde de connotations historiques.

Des chaînes comme BFM TV se sont concentrées sur les agressions supposées contre les supporters israéliens, rappelant “les heures les plus sombres de l’Europe” face à ”l’antisémitisme”.

Cet angle de couverture a eu pour effet de réduire les nuances autour de l’incident.

En effet, plusieurs témoignages et vidéos partagées en ligne révèlent des provocations de la part des hooligans israéliens, qui ont eux-mêmes scandé des slogans génocidaires envers les Palestiniens, tels que : “Mort aux Arabes” ou encore : ‘Il n’y a plus d’écoles à Gaza car il n’y a plus d’enfants“.

Les médias ont ainsi omis de donner une vision complète de la situation, préférant souvent un récit pro-israélien qui a davantage polarisé le public.

Récupération politique

Dans ce climat tendu, le traitement médiatique des événements à Amsterdam a également permis une récupération politique rapide.

Le président Emmanuel Macron et la cheffe du Rassemblement national Marine Le Pen, ont immédiatement réagi aux violences, les instrumentalisant pour renforcer leurs rhétoriques sur ”l’antisémitisme” ou la “sécurité”, tandis que ni l’un ni l’autre n’ont pris la parole sur l’humiliation des deux gendarmes français arrêtés violemment à Jérusalem par les autorités israéliennes.

Ces déclarations, largement reprises par les médias, ont fait d’un incident sportif un sujet de politique presque nationale, avec un angle qui insiste sur la protection des citoyens israéliens, mais omet les comportements hostiles des supporters israéliens.

La France, qui s’apprête à accueillir un match de football le 14 novembre prochain entre les Bleus et Israël, pourrait bientôt faire face aux mêmes dynamiques médiatiques.

TRT Francais