Mme Meloni, qui a pris ses fonctions en octobre 2022, a poursuivi d'autres journalistes en justice. (Others)

Giulia Cortese, qui est pigiste, avait qualifié la dirigeante d'extrême droite de "petite femme" dans un message sur les réseaux sociaux en octobre 2021, ajoutant: "Tu ne me fais pas peur. En plus, tu fais 1,20 mètre". Selon le quotidien romain Il Messaggero, Mme Meloni mesure en fait 1,63 m.

Ce commentaire était une réponse à l'annonce par Giorgia Meloni sur Facebook qu'elle poursuivait Mme Cortese pour avoir publié une photo falsifiée de la Première ministre assise devant une photographie du leader fasciste Benito Mussolini. Mme Meloni, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, était à l'époque dans l'opposition.

Les poursuites concernant la comparaison avec Mussolini n'avaient en revanche pas abouti, cela ne constituant pas un délit, a précisé Giulia Cortese vendredi à l'AFP.

Mme Cortese a confirmé que le tribunal de Milan l'avait condamnée à payer 5.000 euros à Mme Meloni pour diffamation. "Le gouvernement italien a un sérieux problème avec la liberté d'expression et la dissidence journalistique", a commenté Giulia Cortese sur X. "Ce pays semble se rapprocher de la Hongrie de (Viktor) Orban: ce sont des temps difficiles pour les journalistes indépendants et les leaders d'opinion".

Plusieurs poursuites en justice

Mme Meloni, qui a pris ses fonctions en octobre 2022, a poursuivi d'autres journalistes en justice.

Dans l'affaire la plus médiatisée, elle a poursuivi avec succès le journaliste et écrivain Roberto Saviano en justice pour diffamation. En décembre 2020, l'auteur du livre à succès "Gomorra" sur la mafia de Naples l'avait traitée de "bâtarde" à la télévision nationale pour sa ligne dure sur les migrants.

En octobre, un tribunal lui a infligé une amende avec sursis de 1.000 euros dans cette affaire, alors que Mme Meloni avait demandé 75.000 euros de dommages et intérêts.

En 2021, Mme Meloni a également poursuivi deux journalistes du quotidien Domani pour un article affirmant qu'elle aurait tenté d'utiliser son influence pour obtenir, pour le compte d'un membre de son parti, la fourniture de masques anti-Covid au système de santé italien.

AFP