La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques (JO) a suscité de vives réactions à travers le monde.
L’une des séquences les plus controversées a été une représentation artistique mettant en scène un groupe à table, comprenant des hommes portant des vêtements féminins et un maquillage ostentatoire ainsi qu'un mannequin transsexuel, qui a été perçue par certains comme une référence provocatrice à "La Cène", le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.
Le directeur artistique de la cérémonie d'ouverture Thomas Jolly a, quant à lui, démenti s'être inspiré de la Cène et affirmé qu'il s'agissait "plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe".
Interprété comme un rétropédalage après les vives réactions, cette déclaration semble ne pas avoir convaincu les croyants.
Réactions du monde chrétien
Dans un communiqué, l'Épiscopat français a déploré des scènes jugées "outrageuses et provocatrices".
Par voie de communiqué, les évêques de France ont exprimé leur consternation face aux choix artistiques présentés le 26 juillet. Ils ont dénoncé des scènes de "dérision et de moquerie du christianisme", notamment une parodie de la Cène avec des drag queens et une DJ incarnant Jésus-Christ.
"Nous remercions les membres des autres confessions religieuses qui nous ont exprimé leur solidarité. Ce matin, nous pensons à tous les chrétiens de tous les continents qui ont été blessés par l'outrance et la provocation de certaines scènes", a poursuivi l'épiscopat.
Les fidèles chrétiens de Mossoul, en Irak, ont, de leur côté, été appelés à jeûner par l'archevêque syriaque catholique de la ville en réaction à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, qualifiée "d'insulte à la religion mais aussi à l'humanité".
"Nous n'avons rien d'autre à offrir que la prière et le jeûne pour que Dieu pardonne cette grande insulte. Nous avons été choqués, alors que la France est un pays de laïcité et d'humanité, un pays qui respecte toutes les nationalités et toutes les religions, qu'un tel comportement offensant envers les symboles religieux vienne de ce pays”, a affirmé Younan Hano, archevêque syriaque catholique de Mossoul.
A la veille de cet appel, l'Église catholique chaldéenne d'Irak a, aussi, fait part de son émotion dans un communiqué, mentionnant que son patriarche, le cardinal Louis Raphaël Sako, principal dirigeant chrétien d'Irak, "se tient aux côtés de l'Église de France".
"Ce qui s'est passé durant la cérémonie est honteux", blessant "la foi et les sentiments des chrétiens dans le monde", a-t-elle mis en avant.
Réactions du monde musulman
Mais les chrétiens n’étaient pas seuls à être outrés. Les réactions du monde musulman ne se sont pas faites attendre pour condamner la cérémonie, à tel point que des politologues ont même affirmé que Macron a “involontairement réconcilié chrétiens et musulmans”.
Les musulmans d’Occident faisant depuis plus de deux décennies l’objet de campagne de diabolisation et d’insultes envers leur religion en Europe ont souvent été critiqués pour leur supposé “manque de tolérance” concernant les caricatures blasphématoires insultant le prophète de l’Islam.
Or, la position ferme des musulmans dans la défense de leurs valeurs sacrées, semble aujourd’hui servir de leçon pour les personnes de sensibilités chrétiennes qui en ont assez que leur religion soit insultée.
C’est ce qui paraît se profiler à travers la déclaration du célèbre avocat français Fabrice Di Vizio, qui va poursuivre en justice les auteurs de la cérémonie d’ouverture, l’Islam est le “réveil matin des chrétiens dans un Occident décadent”.
Di Vizio a partagé la publication de la ligue des Savants du Maghreb sur X, qui, à la suite de la cérémonie, ont signé avec 28 autres institutions musulmanes du monde entier, un communiqué “condamnant l’outrage au Prophète Jésus fils de Marie (Issa Ibn Maryam)”, lors de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques.
L'avocat français avait également partagé une vidéo visionnée à plus d'un million de fois, dans laquelle il saluait le Maroc pour avoir censurer les obscénités de la cérémonie et affirmait que c'est "de nouveau l'Islam qui [nous] donne une leçon de morale publique pendant que les chrétiens sont endormis".
Dimanche dernier, Al-Azhar, la plus grande institution religieuse d'Égypte, avait, elle aussi, condamné des “scènes insultantes” pour le prophète Jésus lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, et souligné que “l'insulte au prophète Jésus ou à l'un des prophètes relève de l'extrémisme et d'une barbarie irréfléchie”.
Al-Azhar avait souligné son “rejet absolu de toute tentative de nuire à l'un des prophètes de Dieu” et que “les musulmans considèrent qu'insulter le prophète Jésus ou tout autre prophète, que la paix soit sur eux, est une honte pour les auteurs de cette insulte odieuse et pour ceux qui l’acceptent”.