Le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeida, a conditionné la libération des otages israéliens retenus à Gaza à “ l’arrêt de l’agression ”, se référant à la guerre menée contre les Palestiniens à Gaza depuis le 7 octobre.
“ Si l’ennemi veut récupérer ses otages en vie il n’a d’autre choix que d’arrêter l’agression”, a-t-il déclaré dans un enregistrement sonore, posant comme condition la fin des hostilités pour engager des négociations par le truchement d’intermédiaires en vue de relâcher des otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam confirme ainsi les propos de Taher Al-Nono, conseiller médiatique du chef du bureau politique de Hamas Ismaïl Haniyeh, qui avait déclaré à Reuters que le mouvement n'était pas disposé à discuter de la libération d'autres otages israéliens tant qu'Israël ne mettrait pas fin à sa campagne militaire à Gaza et que le volume de l'aide humanitaire apportée aux civils palestiniens n'augmenterait pas.
Par ailleurs, la branche militaire du Hamas a souligné que l’objectif fixé par Israël d’éliminer le groupe militant palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza était “ voué à l’échec “.
“ L’objectif fixé par l’ennemi d’éliminer la résistance est voué à l’échec. C’est une réalité qui devient incontestable “, a affirmé le porte-parole masqué dans l’enregistrement.
Peu après l’enregistrement du porte-parole, la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo montrant, alors qu’ils étaient encore en vie, trois otages israéliens qui ont été tués dans des frappes israéliennes.
La vidéo, publiée par Al-Qassam sur Telegram, montrait des images des trois otages identifiés comme étant Eliya Tolidano, Nek Birz et Ron Sherman.
« Malgré nos efforts pour préserver leurs vies, Netanyahu insiste pour les tuer », a déclaré Al-Qassam dans la vidéo.
Après avoir montré des scènes des trois otages ensemble, Al-Qassam a ajouté: « Tous trois ont été tués par les armes de votre armée », sans préciser le lieu ni les circonstances de leur mort.
Négociations au Caire
Parallèlement, des négociations sont en cours sur un nouveau cessez-le-feu à Gaza et la libération d'autres otages israéliens au Caire. Les chefs du Hamas et du Jihad islamique sont dans la capitale égyptienne à cet effet.
"Il s'agit de discussions et de négociations très sérieuses, et nous espérons qu'elles aboutiront à quelque chose", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, aux journalistes à bord d'Air Force One mercredi.
"La question des prisonniers pourra être négociée une fois que ces deux questions auront été réglées. Nous ne pouvons pas parler de négociations tant qu'Israël poursuit son agression. La discussion de toute proposition relative aux prisonniers doit avoir lieu après la cessation de l'agression", a insisté M. Nono lors d'une interview au Caire.
Sur le terrain, les bombardements se poursuivent ce vendredi dans la bande de Gaza, où près d'un quart de la population souffre de famine, pendant que le Conseil de sécurité de l'ONU tente de sortir de l'impasse pour voter une résolution permettant d'accroître l'aide humanitaire.
A New York, les membres du Conseil multiplient depuis lundi les reports, faute de pouvoir s'accorder sur un texte capable d'échapper à un veto des États-Unis, qui ont déjà bloqué deux précédentes résolutions ces dernières semaines.
Les discussions achoppent particulièrement sur le contrôle des convois humanitaires. Il devait initialement être confié à l'ONU seule, mais Israël, qui craint l'entrée d'armes dans l'enclave, veut maintenir son pouvoir de supervision sur les camions transportant les aides. Le vote du Conseil de sécurité est désormais prévu vendredi, selon des sources diplomatiques.
Le nouveau texte, résultat de négociations acharnées sous la menace d'un nouveau veto américain, ne ressemble plus à la version proposée dimanche par les Émirats arabes unis.
Cette nouvelle mouture rédigée jeudi appelle à "des mesures urgentes pour permettre immédiatement l'accès humanitaire sûr et sans entrave et aussi à créer les conditions pour une cessation durable des hostilités".
La référence à une "cessation urgente et durable des hostilités" présente dans le premier texte a disparu, tout comme la demande moins directe de la version suivante d'une "suspension urgente des hostilités".
Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a annoncé vendredi que le bilan de "l'agression" israélienne contre l'enclave s'était alourdi à "20 057 morts et 53 320 blessés" depuis le 7 octobre dernier. Tel Aviv de son côté fait état de la mort de 1200 israéliens, depuis le début de la guerre de Gaza.