En un peu plus de deux décennies, la Turquie a été marquée par deux tremblements de terre dévastateurs.
Le séisme du 17 août 1999, d'une magnitude de 7,4, a ravagé Kocaeli, situé à moins d'une heure d'Istanbul, pendant 45 secondes qui ont semblé interminables. Les ondes de choc se sont propagées à travers le pays, d’Ankara à Izmir, laissant derrière elles un sillage de destruction dans les provinces d'Istanbul, Kocaeli, Sakarya et Yalova.
“Nous ressentons encore la douleur de ce tremblement de terre”, confie Bahattin Akyuz, un résident de Yalova qui avait 14 ans à l’époque. “Chaque année, on a l'impression qu'un autre séisme pourrait se produire cette même nuit”, raconte-t-il à TRT World.
Les commémorations de cette année sont teintées de la douleur récente des deux tremblements de terre qui ont frappé la région de Kahramanmaras en février 2023.
“Le soir du 16 août, nous revivons chaque année la douleur de ce moment tragique”, poursuit Akyuz.
Bien que Kahramanmaras soit située à plus de 1 000 km de Golcuk, les deux catastrophes naturelles ont laissé des cicatrices similaires.
Si l'ampleur de la destruction diffère en termes de pertes humaines et matérielles, les souvenirs d'un paysage apocalyptique de maisons effondrées, de véhicules déformés et de familles en deuil hantent encore d'innombrables personnes.
La Turquie se souvient et reconstruit
Depuis, la Turquie a travaillé sans relâche pour guérir ses blessures, reconstruisant avec une résilience et une détermination inébranlables.
C'est dans ce contexte qu'a été créée la Présidence de la gestion des catastrophes et des situations d'urgence (AFAD), en réponse au tremblement de terre de Marmara en 1999. Cette agence s'est illustrée dans les opérations de recherche et de sauvetage, ainsi que dans le traitement et la réhabilitation des victimes.
Selon un rapport de la Commission d'enquête parlementaire de 2010, le séisme de 1999 a fait 17 480 morts, environ 45 000 blessés, et a touché près de 16 millions de personnes. Près de 200 000 personnes se sont retrouvées sans abri, tandis que 66 441 maisons et 10 901 lieux de travail se sont effondrés.
Depuis, le gouvernement a entrepris de reconstruire les villes dévastées. Le processus de reconstruction systématique qui a suivi a transformé Golcuk, aujourd’hui surnommé “le Paris de Kocaeli” par certains résidents, avec une fierté palpable.
La solidarité du peuple turc après ce tremblement de terre a été exemplaire. Des inconnus sont devenus des sauveteurs, des voisins ont tendu la main pour devenir des soutiens indispensables, comme si l'empathie avait émergé des décombres.
Beaucoup ont ouvert leurs foyers à ceux qui avaient tout perdu, alors que la nation, unie, commençait immédiatement à se reconstruire.
Vingt-cinq ans après le tremblement de terre de Marmara, et à la suite de la tragédie survenue l’année dernière, l'héritage de 1999 demeure un puissant témoignage de la force, de la solidarité et de la résilience du peuple turc.