Manifestation pour la liberté de porter le Hijab / Photo: AA (AA)

Lors d’une interview accordée au Parisien le lundi 6 janvier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est dit favorable à l’extension de l’interdiction du port du voile dans l’espace public, notamment lors des compétitions sportives, des sorties scolaires et dans le milieu universitaire.

"Les sorties scolaires, c’est l’école hors les murs", a-t-il insisté, appelant à une modification de la loi. Il s'est aussi prononcé pour l'interdiction du port du voile à l'université, suscitant de vives critiques, en particulier à gauche de l'échiquier politique.

Il a précisé que ces propositions reflétaient sa position personnelle et que, n'ayant probablement pas de majorité au Parlement, elles ne seraient pas abordées par le gouvernement dans l'état actuel de la majorité parlementaire", a relevé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

Bruno Retailleau souhaite "interdire aux femmes musulmanes qui portent [le voile] de faire des études supérieures", "soit exactement ce qu’on reproche à juste titre aux talibans", a déclaré le député LFI Antoine Léaument.

Selon le Conseil d’État, les parents participant aux sorties scolaires ne sont pas considérés comme des agents auxiliaires du service public et ne sont donc pas soumis à l'obligation de neutralité religieuse. Ainsi, les mères musulmanes peuvent porter le voile lors des réunions parents-professeurs ou lors des sorties scolaires.

Les polémiques islamophobes, récurrentes depuis 2004, touchent souvent les femmes musulmanes et leur tenue vestimentaire, notamment le voile classique, le voile intégral, le burkini, l’abaya, les horaires de piscine, ainsi que l’accompagnement des jeunes dans les sorties scolaires.

D’après le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), parmi les 527 actes islamophobes recensés en 2022, 80% étaient dirigés contre des femmes musulmanes voilées.

Agences