deux nouvelles résolutions rejetées au Conseil de sécurité de l'ONU Sources :  UN Photo/Eskinder Debebe (Others)

Le texte élaboré par les Etats-Unis prônait "une expansion rapide de l'aide" pour répondre "aux terribles besoins humanitaires urgents des Palestiniens à Gaza", a expliqué l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield.

Il affirmait également "le droit de tous les Etats à l'autodéfense" et plaidait pour des "pauses humanitaires".

La résolution américaine a été bloquée par les vétos russe et chinois, recueillant 10 voix pour, 3 contre (Russie, Chine et Emirats arabes unis) et 2 abstentions.

L'ambassadeur chinois Jun Zhang a décrit un document "largement déséquilibré, confondant le bien et le mal", tandis que le Russe Vassili Nebenzia condamnait un texte principalement "destiné à consolider la position américaine dans la région". La Russie avait auparavant dénoncé l'absence dans le texte américain d'un appel clair à un "cessez-le-feu".

"Bien que le vote d'aujourd'hui soit un revers, nous ne sommes pas découragés", a assuré Linda Thomas-Greenfield, accusant à l'inverse la Russie de "mauvaise foi", avec sa résolution visant davantage à "diviser le Conseil qu'à répondre aux besoins des Israéliens et des Palestiniens".

Ce deuxième texte, préparé par la Russie et qui appelait à un "cessez-le-feu humanitaire" immédiat et condamnait les "attaques abominables du Hamas", a lui aussi été rejeté, recueillant seulement 4 voix pour (Russie, Chine, Emirats arabes unis, Gabon), deux contre (Etats-Unis et Royaume-Uni) et 9 abstentions.

Le Royaume-Uni ne pouvait soutenir un texte "qui une nouvelle fois ne reconnaissait pas le droit d'Israël à se défendre", a déclaré l'ambassadrice britannique Barbara Woodward.

En moins de deux semaines, le Conseil a rejeté quatre projets de résolution, exposant au grand jour ses divisions et provoquant la frustration d'un certain nombre de diplomates devant cette incapacité à agir du Conseil au 19e jour du conflit.

Au nom des 10 pays non permanents du Conseil, Malte va maintenant s'atteler à une nouvelle proposition. "Nous avons un devoir et une obligation d'agir", a plaidé son ambassadrice Vanessa Frazier.

La semaine dernière, un premier texte russe n'avait pas été adopté, recueillant cinq voix en sa faveur, alors qu'au moins neuf voix sont nécessaires (sans veto d'un des cinq membres permanents).

Les Etats-Unis avaient eux mis leur veto à une résolution du Brésil, qui avait récolté 12 voix en sa faveur.

Face à la division affichée du Conseil de sécurité, l'Assemblée générale de l'ONU, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, se saisira de la question jeudi et vendredi.

Au nom du groupe arabe, la Jordanie a proposé un texte qui appelle en particulier à un "cessez-le-feu immédiat" et un accès humanitaire "sans entrave" à la bande de Gaza.

Les 193 Etats membres se prononceront sur ce texte "vendredi après-midi et nous espérons un succès pour permettre à l'Assemblée générale d'agir pendant que le Conseil de sécurité est paralysé", a déclaré mercredi l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour.

Le conflit à Gaza, soumis aux bombardements et au blocus israéliens depuis le 7 octobre, a éclaté suite à l’opération "Déluge d'Al-Aqsa" lancée par Hamas. Le mouvement palestinien a déclaré que cette incursion était une riposte à la prise d'assaut de la mosquée d'Al-Aqsa et à la violence croissante des colons israéliens.

L'armée israélienne a ensuite lancé l'opération "Épées de fer" dans la bande de Gaza, qui a tué jusque là 5 791 Palestiniens, dont 2 360 enfants. Le bilan des morts du côté israélien s'élève quant à lui à plus de 1 400 personnes.

Agences