L’épouse de Nicolas Sarkozy est, notamment, soupçonnée d’être mêlée à la rétractation de l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui est revenu sur ses témoignages, accablants au départ, concernant le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Carla Bruni Sarkozy pourrait en ressortir avec une mise en examen pour des faits de "recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries au jugement en bande organisée et en vue de la corruption de personnels judiciaires libanais", ou bénéficier du statut moins contraignant de témoin assisté.
Cette enquête a été ouverte après une étrange volte-face de l’homme d’affaires Ziad Takieddine et ancien homme de main de Kadhafi, revenant sur les accusations qu’il avait toujours portées depuis le début de l’affaire sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy et dans laquelle ce dernier est accusé d’avoir reçu 50 millions d’euros, versés par le régime libyen.
Mais au cours d’une longue interview accordée à Paris Match en 2020 et qui avait fait grand bruit, le Franco-Libanais avait fini, après des années d’accusations précises sur ledit financement, par opérer un changement radical de témoignage, accusant les magistrats en charge de l’enquête, de l’avoir forcé à mentir.
"Sarkozy n'a pas touché un centime, cash ou pas cash, pour l'élection présidentielle", avait-il affirmé dans les colonnes du magazine.
Des perquisitions ont, par ailleurs, été menées au domicile de l’ex-conseillère en image officieuse du couple Macron, Michèle Marchand, dite «Mimi Marchand» ainsi que chez le journaliste qui avait mené l’interview. Ce dernier avait, cependant, été relâché rapidement, sans poursuites à ce stade.
L’ancien président français (2007-2012) avait très rapidement réagi à la rétractation de Ziad Takieddine, via son compte Facebook, en annonçant avoir mandaté son avocat pour "déposer une requête en démise en examen et d’engager une procédure pour dénonciation calomnieuse contre Ziad Takieddine dont les précédentes allégations" lui ont "causé un préjudice considérable”.
Nicolas Sarkozy s’était réjoui que "la vérité éclate enfin" et assurait que depuis "sept ans et demi, l’instruction n’a pas découvert la moindre preuve d’un quelconque financement illicite".
Pour rappel, l'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant et Nicolas Sarkozy sont soupçonnés par la justice française d’avoir reçu plusieurs valises d’argent provenant du régime libyen en 2006 et 2007 et qui auraient permis, entre autres, de financer la campagne présidentielle de 2007.