Les colons y ont accompli des rituels talmudiques et brandi le drapeau israélien, ce qui a été perçu comme une provocation directe envers les fidèles musulmans présents sur les lieux. Des témoins ont rapporté que les colons ont également dansé sur l’esplanade de la mosquée, exacerbant la tension sur le site.
"Provocation inutile" ou "inacceptable", la Turquie, l'ONU, l'Union européenne, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes ont dénoncé l'attitude du chef du parti d'extrême droite Force juive.
Le directeur de communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a vivement critiqué les incursions, condamnant “avec la plus grande fermeté les attaques brutales contre la première qibla des musulmans”.
Il a exhorté la communauté internationale à s'unir contre les atrocités israéliennes et à répondre à l'appel d'Al-Aqsa.
"Nous ne pouvons pas, et ne devons pas, rester silencieux. Il est impératif que nous nous unissons pour dire 'assez' à cette barbarie", a-t-il ajouté.
Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Farhan Haq, s'est dit "contre toute tentative de changer le statu quo lié aux lieux saints".
"Ce type de comportement n'aide pas et c'est une provocation inutile", a-t-il ajouté.
Un porte-parole du département d'Etat américain, Vedant Patel, a qualifié cet événement d'"inacceptable", survenu dans "un moment vital, alors que nous travaillons à conclure un accord de cessez-le-feu" à Gaza.
“Provocations”, dénonce le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Joseph Borrell. Ce même terme est également employé par la diplomatie française qui a qualifié d'"inacceptable" la visite du ministre d'extrême droite.
La Jordanie a pour sa part condamné "la prise d'assaut" de l'esplanade par M. Ben Gvir et des députés israéliens "sous la protection de la police d'occupation israélienne".
Amman y a vu "des violations continues du statu quo historique et juridique à Jérusalem et ses lieux saints".
Le responsable du Waqf a indiqué pour sa part à l'AFP que "la police israélienne n'avait laissé entrer que quelques fidèles musulmans, imposant des restrictions à l'entrée à Al-Aqsa" mardi.
M. Ben Gvir "supervise la judaïsation" de ce lieu saint hautement sensible "et contribue à changer la situation à Al-Aqsa (...) au lieu de respecter les traités internationaux sur le statu quo avec la Jordanie", a-t-il accusé.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé une "escalade" et des "provocations", évoquant des "incursions illégales (...) pour préparer l'imposition d'un contrôle israélien total et une judaïsation" des lieux "en violation du droit international".
Plusieurs capitales arabes et l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont également vivement condamné ces "incursions".
Sur l'esplanade, M. Ben Gvir a aussi évoqué la guerre à Gaza, affirmant qu'il fallait "gagner cette guerre, ne pas aller à des discussions à Doha ou au Caire", les négociateurs régionaux qui, avec les Etats-Unis, poussent pour une trêve.